DentellièreDentelle au fil ténu , au réseau si fragile ,Dont le dessin gracieux à l'harmonieux contours ,Ton élégant relief et ta beauté gracileFont de toi la parure des plus brillants atours .Qu'il m'est doux de penser , dentelle vaporeuseDont la femme coquette rehausse la beauté ,Que la simple ouvrière , modeste et laborieuseDoit son bien - être ainsi à notre vanité.Je l'ai vue bien souvent , l'habile dentellière ,Penchée sur son métier et ses chantants fuseaux ,Le pays est agreste , et pauvre est la chaumièreQue le lierre embellit de ses frêles rameaux .Les fuseaux vont ,reviennent et sautent en cadencesSous la main qui les guides avec agilité ,Et le dessin parait fini , puis recommenceParfait d'exécution , de grâce et de beauté !Au bruit de ces fuseaux, vrai son de castagnettes !Parfois la femme chante , quand son cœur est joyeux ,Un lent et doux refrain qu'écoutent les fauvettesCachées dans un buisson de ces recoins ombreux.Et bout de son pied souvent elle balanceD'un tout petit enfant le rustique berceau ,Que son œil maternel suis avec vigilance ,Oubliant un moment et dentelle et carreau .Oh ! vous , aimées et riches , aussi bonnes que belles ,Qui pouvez-vous parer de ces beaux festons blancs ,Vous faites des heureux en portant des dentellesCar la mère vous doit le pain de ses enfants